A l’est de la Malaisie péninsulaire, l’état du Terengganu se targue d’être à la fois un haut lieu de la culture malaisienne et un paradis abritant certaines des meilleures plages du pays. Il est vrai qu’avec les îles de Perhentians et le parc maritime naturel qui les entoure, la barre est placée assez haut !
En malais, perhentian signifie point d’arrêt, les îles ayant longtemps servi d’étape pour les commerçants naviguant entre Bangkok et la Malaisie. A la pointe de la petite île, un village d’irréductibles pêcheurs résiste encore et toujours à l’envahisseur, témoignant de l’activité principale des îles avant l’arrivée du tourisme. Si les îles Perhentian sont aujourd’hui un véritable paradis terrestre et sous-marin, il est de ceux qu’il faudra protéger dans les années à venir, le recul du corail sur les plages et la discrétion des tortues étant autant de signes alarmant de la fragilité des jolies choses en ce monde.
Se laisser leurrer par les bikini et autres combinaisons de plongée de rigueur sur les îles serait une erreur, l’état de Terengganu est l’un des plus musulmans du pays. Certains points de la loi islamique y côtoient la loi malaisienne, les têtes se couvrent, et les mosquées chantent. A l’opposé de la vie insulaire, ses marchés et ses centres d’artisanat font de Kuala Terengganu, capitale de l’état éponyme, un bastion de la culture malaisienne. Ici aussi de grands changements sont en cours. L’argent du pétrole transforme la ville de la grosse bourgade de pêcheurs qu’elle était il y a quelques années en une grande ville moderne. Croyez-moi, se promener au milieu de grands centres commerciaux vides de boutiques et de consommateurs fait un effet surprenant ! Un retour sur les lieux dans les années à venir promet probablement d’étranges suprises.
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Plage, mer turquoise et mosquées, voilà qui représente bien l’état du Terengganu ! Ici, la mosquée du village de pêcheurs sur la plus petite des îles Perhentian. Là-bas, tout le monde vit les pieds dans l’eau, même la mosquée ! En témoignent les nombreux bateaux amarrés autour.
En dehors de quelques plages regroupant les installations touristiques et du village de pêcheurs, les îles Perhentian sont majoritairement recouvertes de jungle. Une balade permet d’y croiser des singes, des oiseaux, des varans et bien souvent des serpents.
A l’exception de quelques vaillants pêcheurs, l’île est laissée à l’abandon pendant la mousson. Six mois par an, les animaux en redeviennent les maîtres !
Au bout du village de pêcheurs, les seules installations de la petite Perhentian : une tour radio et une infirmerie. Deux éoliennes à l’abandon s’élèvent de l’autre côté de l’île. Elles n’ont jamais produit d’électricité depuis leur construction.
Dès le lever du soleil, les bateaux quittent la plage : taxi pour les travailleurs, pêche matinale pour les autres.
A Kuala Terengganu les mosquées sont reines ! Outre la mosquée principale, on peut visiter la mosquée de cristal qui s’illumine de mille feux à la nuit tombée.
Autre construction surprenante, la mosquée flottante, construite au milieu d’un lac sur une île artificielle. Lors de notre passage, elle se préparait pour le ramadan approchant.
L’un des signes des changements en cours sont les centres commerciaux, encore vides, qui se construisent aux alentours de la ville.
Mais ces changements ont aussi permis la construction de l’excellent musée national, l’un des plus grand du pays ! Au milieu de la forêt, plusieurs bâtiments témoignent de l’histoire et de la culture malaisiennes.
Pour découvrir le tout, les bus municipaux « en forme de maison traditionnelle » (si si, c’est ce qu’ils disent), aux horaires espacés et aléatoires, sont à votre service !
Autre signe de changement, les élections législatives. Nous ne le savions pas encore, mais un changement majeur de gouvernement allait avoir lieu dans les semaines suivant notre passage dans la ville, une vague d’espoir pour la plupart des gens que nous avons rencontrés en Malaisie. Dans l’état du Terengganu, un autre parti avait le vent en poupe, le parti islamique dont les drapeaux verts flottaient partout.
Bonus : voilà l’endroit où nous avons passé la plupart de notre mois sur les Perhentian ! Plutôt sympa, non ?